jeudi 22 novembre 2007

LE RICHE ET LE PAUVRE (1976)

Il peut paraître étonnant voire saugrenu de débuter ce panorama des séries oubliées par un des plus gros succès télévisuels des années 1970, mais allez donc demander à un moins de 30 ou 35 ans s'il se souvient de cette mini-série aux 23 Emmy Awards, et vous ne devriez pas tarder à vous convaincre qu'elle est bel et bien oubliée du plus grand nombre. Pour cause de manque de rediffusions en France, très certainement.

Chez les quadras et plus, en revanche, les 12 épisodes de cette série adaptée d'une nouvelle de Irwin Shaw a laissé des traces, mais il faut dire que cette fresque familiale centrée sur la vie des frères Jordache mettait les petits plats dans les grands, avec pour commencer une distribution impressionnante, réunissant une pléiade d'acteurs confirmés (Ray Milland, Dorothy McGuire, Dorothy Malone, Bill Bixby), et en révélant d'autres (le jeune Nick Nolte dans le rôle du turbulent Tom Jordache pour ne citer que le plus flamboyant).




Le générique

L'histoire retrace le parcours de Tom et Rudy Jordache, les fils d'un petit immigré allemand que tout, à priori, oppose. Tom est bagarreur et fonceur, Rudy est réfléchi et dévoré par l'ambition. Le récit commence à la fin de la seconde guerre mondiale pour s'achever au coeur des années 60. On y assiste d'abord à l'ascension sociale extraordinaire de l'un, et la déchéance de l'autre : les compromis et une certaine forme d'arrivisme d'un côté, le panache et l'insouciance de l'autre. Il y a un petit quelque chose de Rocky dans l'histoire de Tom (Nick Nolte), boxeur aussi talentueux que malchanceux, qui ne peut compter que sur ses poings et son impétuosité pour survivre. La présence de Talia Shire ("Madame Rocky Balboa" à l'affiche au cinéma la même année au côté de Sylvester Stallone) dans le rôle de sa femme accentue cette comparaison. L'histoire de Rudy (Peter Strauss) renvoie quant à elle plutôt à celle d'un Jock Ewing, une success story à l'américaine, et il faut dire qu'on peut voir un peu les prémices de Dallas dans Le riche et le pauvre, un Dallas situé dans l'après guerre, sans pétrole, mais une saga tout aussi riche en rebondissements. Voilà donc le tableau qu'on pourrait dresser sommairement, une mini série à la croisée de Rocky et de Dallas.

Mais on ne peut pas conclure une chronique du Riche et le Pauvre sans évoquer le personnage de Falconetti (William Smith), qui aura terrifié une génération de jeunes téléspectateurs. C'est le méchant de service typique, un personnage tout de même sans grande envergure d'un point de vue dramatique, car trop monolithique, mais dont la bassesse donne lieu à un final émouvant bien que prévisible. Exception faite de l'infame Falconetti, il faut quand même signaler que la plupart des personnages sont nettement plus fouillés et nuancés, ainsi le personnage de Rudy, si lisse au début de la série se charge de quelques aspérités intéressantes au gré de sa réussite sociale et du pouvoir qu'il conquiert, de même, ce chien fou de Tom évolue au fil de la série. Du reste, bien des choses évoluent au fil des 12 épisodes, et c'est ce qui la rend intéressante au fond.


Extrait du 7ème épisode
Fin du 7ème épisode, Tom Jordache corrige Joey Quales, le boxeur vedette dont il était le sparring-partner, après que ce dernier soit venu le trouver après avoir appris la liaison que Tom entretenait avec sa femme.


Fiche technique :
Origine : USA
Titre original : Rich Man, Poor Man

Genre : Drame
Nombre d'épisodes : 12 x 50 min
1ère diffusion US : 01/02/1976 (ABC)
1ère diffusion FR : 10/09/1977 (TF1)
Distribution : Nick Nolte (Tom Jordache), Peter Strauss (Rudy Jordache), Susan Blakely (Julie Prescott), Edward Asner (Axel Jordache - père de T&R), Dorothy McGuire (Mary Jordache - mère de T&R), Bill Bixby (Willie Abbott), Ray Milland (Duncan Calderwood), Robert Reed (Teddy Boylan), Kim Darby (Virginia Calderwood - fille de Duncan), Gloria Grahame (Sue Prescott), George Maharis (Joey Quales), Linda Day George (Linda Quales), Norman Fell (Smitty), Talia Shire (Teresa Sanjoro), Dorothy Malone (Irene Goodwin), Murray Hamilton (Sid Gossett), Fionnula Flanagan (Clothilde), Tim McIntire (Brad Knight), William Smith (Arthur Falconetti) ....

jeudi 1 novembre 2007

Etat des lieux (partie 2/3) : la programmation des séries anciennes sur le réseau hertzien numérique (TNT)

Après l'analyse des programmes des chaines hertziennes analogiques, voici donc la deuxième partie de cet inventaire des séries diffusées sur les chaines françaises, avec les chaines du bouquet gratuit accessible via la TNT. Cette analyse ne prend pas en compte France 5 et Arte (déjà traitées dans la première partie), ni les chaines d'information ; quant aux chaines payantes accessibles via la TNT, elles seront traitées dans la troisième partie avec les chaines du cable et du satellite.

Pour rappel, dans ces relevés, seules les séries américaines (hors séries d'animation et soap dont il ne sera jamais question sur ce blog) produites entre les origines de la production télévisuelle (les années 1950) et la décennie 1980 seront prises en compte. La première année de production tient lieu de référence pour les séries à cheval sur les années 1980 et 1990.

La période de référence pour les trois parties de cet état des lieux est la semaine du 3 au 9 novembre 2007.

W9 :
- Nombre total de séries diffusées : 4
Le caméléon (1996) ; Kyle XY (2006) ; Numb3rs (2005) ; Friends (1994)
- Nombre de séries anciennes : 0
- Ratio : 0%

TMC :
- Nombre total de séries diffusées : 9
Pacific Blue (1996) ; Melrose Place (1992) ; L.A. Dragnet (2003) ; Close To Home (2005) ; Cold Squad (Canada - 1998) ; Monk (2002) ; D.O.S. (2005) ; Rick Hunter (1984) ; Lost (2004)
- Nombre de séries anciennes : 1
- Ratio : 11 %

NT1 :
- Nombre total de séries diffusées : 3 (4 en comptant la série culte britannique "Le Saint" de 1962)
Au delà du réel, l'aventure continue (1995) ; K2000 (1982) ; Un agent très secret (1999)
- Nombre de séries anciennes : 1
- Ratio : 33 %

NRJ12 :
- Nombre total de séries diffusées : 4
Special OPS Force (1997) ; Pensacola (1997) ; That 70's Show (1998) ; Jack & Jill (1999)
- Nombre de séries anciennes : 0
- Ratio : 0 %

France 4 :
- Nombre total de séries diffusées : 5
New York 911 (1999) ; FBI, portés disparus (2002) ; Le prince de Bel Air (1990) ; Popular (1999) ; Spin City (1996)
- Nombre de séries anciennes : 0
- Ratio : 0 %

Direct 8 :
- Nombre total de séries diffusées : 1
Max la menace (1965)
- Nombre de séries anciennes : 1
- Ratio : 100 %

Europe 2 TV :
- Nombre total de séries diffusées : 2
Instant Star (Canada - 2004) ; Les sauvages (2004)
- Nombre de séries anciennes : 0
- Ratio : 0 %

Gulli :
- Nombre total de séries diffusées : 1
Le loup-garou du campus (Canada - 1999)
- Nombre de séries anciennes : 0
- Ratio : 0 %

Une fois de plus, les chiffres sont éloquents, sur 29 séries américaines diffusées (sur un total de 58 séries toutes origines confondues, ce qui, vous le noterez, représente encore moins de choix que sur les 6 canaux principaux du réseau hertzien analogique proportionnellement au nombre de chaines accessibles), seulement 3 peuvent être considérées comme des séries anciennes. Et pour encore relativiser tout cela, il faut signaler que ces trois séries sont des titres multi-rediffusés en boucle depuis plus de 20 ans (Rick Hunter, K2000). On notera par ailleurs que le meilleur élève dans le domaine qui nous intéresse est la chaine Direct 8, dont le ratio de séries anciennes est le plus élevé avec 100%, mais Max la Menace est également la seule série présente dans leur grille des programme, qui propose certains jours jusqu'à quatre épisodes ! Vive la diversité !